L’église sainte Marie Madeleine

église et croix mission

Si l’on ne peut dater de manière précise la construction de l’édifice, les sources à notre disposition la situent au 11ème ou 12ème siècle. L’édifice primitif roman ne devait comporter qu’une nef puis il fut agrandi d’un transept et d’un chœur au 17ème à chevet circulaire. Les chapelles nord et sud datent du 18ème siècle. La sacristie fut adjointe à l’extrémité de l’église vers 1895. Les contreforts de la façade ont probablement été remaniés au 15ème siècle et encadrent un  portail grec en tuffeau daté par cette inscription « Deo Optimum Maximo sumptibus D. Jacquot 1840 » (grâce aux dons de). La reconstruction du chœur a été dirigée en 1837 par l’entrepreneur chaufournier Frédéric Ricosset.

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La vénérable dame eu droit à une cure de rajeunissement en 1985 dont le résultat s’offre aujourd’hui à nos yeux et fit dire à l’Abbé Saget dans une de ses chroniques : « La nef est terminée et la voûte a dépouillé son revêtement de plâtre pour revenir à son état primitif : poutres et lattes de bois apparaissent à nouveau, les murs ont retrouvés leur pureté et l’harmonie de l’ensemble ne peut échapper au visiteur, sitôt la porte franchie ».

En visitant l’édifice on peut aussi s’attarder sur le banc seigneurial exécuté vers 1780 pour Jean René Pierre Le Clerc de la Jubertière qui acheta la Seigneurie de Forcé en 1780. Le droit seigneurial conférait au seigneur des « prééminences d’église » .Une d’entre elles était le Droit de banc ou d’escabeau avec accoudoir. L’ouvrage porte les initiales L. C. J. entrelacées surmontées d’une couronne.

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La chaire à prêcher date de 1839 et est probablement l’œuvre d’un artisan du pays. Elle est en fonte peinte et dorée. Un tableau est encadré entre deux palmiers sur sa partie haute, il représente «  Saint François Xavier prêchant aux infidèles ». Dans son dictionnaire, l’Abbé Angot en critique, assez rudement et peut-être injustement, la restauration : « Le tableau (…) est peut-être la meilleur toile qui existe dans nos églises rurales et c’est un malheur que la partie supérieure en ait été odieusement retouchée par Mlle Pillet ». Libre à ceux qui le souhaitent de se faire leur propre opinion. Le montage de la chaire est raconté dans les chroniques paroissiales, reprises par le père Saget : « Pour établir une chaire qui fût en harmonie avec les autres décorations de l’église (suite à la restauration de 1837), le curé alla à Paris pour y choisir une chaire qui fût d’un style léger et approprié au peu d’étendue de la nef. N’ayant pu réaliser ce projet, il fait l’acquisition de panneaux, de frises, espérant trouver à Laval, l’ouvrier et les matières nécessaires à l’achèvement de l’œuvre. Heureusement il trouva un fondeur habile nommé Petithomme qui comprit son plan et fondit toute la rampe de l’escalier et les autres accessoires. »

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L’Adoration des Mages date du 18ème siècle, son auteur n’est pas connu. Il a été donné à la paroisse de Forcé par Louis Martin négociant à Laval en 1839. Selon le bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, il proviendrait de l’Hôtel Dieu de Laval. L’Abbé Angot est, au sujet de ce tableau, plus clément qu’avec le précédent : « Une « Adoration des Mages » qui est dans la nef, n’est pas sans mérite. »